The SPI-eech : témoignages d’internes parisiens

The SPI-eech : le nouveau format de témoignage des internes de santé publique

Retrouvez ici les témoignages d’internes de santé publique parisiens aux parcours variés ! Pour y accéder, il suffit de cliquer sur les vignettes de chacun.

Vous pouvez retrouver ci-dessous les témoignages précédemment publiés sur notre site !

Témoignages précédents

Au cœur de la crise COVID-19

Les internes de santé publique parisiens ont été et sont encore particulièrement mobilisés dans la gestion de la crise COVID-19. Retrouvez les témoignages de quelques uns d’entre eux dans le dernier bulletin du CLiSP !

Un semestre au Haut Conseil de Santé Publique

« Durant mon internat, j’ai eu la chance de participer à l’élaboration d’un avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) qui doit, parmi ses missions, fournir aux pouvoirs publics des réflexions prospectives et des conseils sur les questions de santé publique. J’ai ainsi intégré un groupe de travail, constitué d’experts de santé publique de plusieurs horizons : économistes, sociologues, médecins, juristes, épidémiologistes… D’emblée, on me donnait à voir la dimension interdisciplinaire de la spécialité. Dans le cadre des travaux, j’ai réalisé une revue de littérature en lien avec le sujet qui a servi à enrichir l’argumentation de l’avis. Cela a été particulièrement stimulant de mettre en application mes connaissances en épidémiologie alors que j’étais encore en train de me former en master. La médecine de santé publique s’apprend beaucoup en faisant ! Dans le groupe de travail, j’ai aussi participé activement à l’analyse des textes juridiques et à l’audition de plusieurs acteurs concernés par l’avis. J’ai eu l’occasion de découvrir comme l’expertise de santé publique contribue à l’élaboration de la politique de santé. Cela m’a également permis de comprendre les enjeux du sujet traité et les conséquences possibles des innovations de marché sur la santé des populations. J’ai aussi pu rencontrer des personnalités fortes du monde de la santé qui, pour certains, sont devenus des contacts professionnels de grande aide. Finalement, cette expérience, qui n’était pas prévue à l’origine lors de mon choix de stage, aura été l’occasion pour moi de voir la santé publique en action. »

Sylvain Gautier

Génétique et machine learning au Québec

« À la base, j’ai choisi la santé publique en partie pour pouvoir travailler plus facilement à l’étranger. Ayant déjà fait un stage d’externat à Montréal, je souhaitais y retourner lors de mon dernier semestre, avec dans l’idée de rester là-bas. La génétique et le machine learning m’intéressant, j’ai pu intégrer une équipe dans ce domaine, ce qui ne m’était pas proposé en France. Je réalise des analyses statistiques à partir d’une cohorte sous-exploitée, notamment en lien avec les données de l’assurance maladie, le but étant de valider un score clinique prédisant la survenue d’un cancer du sein à 5 ans dans une cohorte québécoise, ainsi que de prédire les cancers du sein à partir de données génétiques. Plusieurs valorisations sont prévues, comme la rédaction d’articles scientifiques, des présentations dans des congrès internationaux ou dans le centre de recherche, ces dernières permettant de se faire connaître et de se créer un réseau.

Notre double casquette médecin/science des données est particulièrement adaptée au monde de la recherche en santé, un collègue québécois m’ayant dit que c’était agréable de travailler avec un médecin qui savait bien interpréter les bases de données médicales. Le médecin de santé publique apporte une vraie plus-value dans ce domaine.

En discutant avec des internes canadiens, ils semblent avoir une formation plus vaste avec des stages obligatoires (gestion de crise, etc.), assez orientés prévention. La connaissance du contexte local et français nous permet d’apporter un bénéfice aux deux pays.

Au final, j’ai l’opportunité de continuer là-bas, ce qui aurait été plus difficile dans une autre spécialité. On a la possibilité de faire un stage validant dans quasiment n’importe quel pays (la santé publique étant vaste, il n’est pas difficile de trouver un stage), dans de bonnes conditions financières (il est en effet possible de garder son salaire tout en validant un stage à l’étranger). Il faut en profiter ! »

Rodolphe Jantzen 

Dispositif vaccinal en Seine-Saint-Denis

« En 5ème semestre, j’ai choisi un stage dans un Conseil départemental d’Île-de-France. Ma mission principale a consisté à évaluer le dispositif public de vaccination piloté par le département : plus de 200 sites, un budget conséquent pour le service, une certaine complexité administrative, un public précaire. Concrètement, il s’agissait de recherche bibliographique, d’analyse de documents de gestion du département, mais surtout de mener des entretiens sur le terrain, principalement avec des professionnels de santé exerçant dans divers types de centres de santé, mais aussi avec des administratifs et des usagers. Mon travail a abouti à des constats et à des recommandations d’évolution du dispositif sur tous ces plans. J’ai pu présenter ces résultats à divers acteurs : les professionnels du dispositif, mon service, l’ARS, la CPAM, d’autres services du département et ma hiérarchie. J’ai beaucoup aimé ce travail, notamment les entretiens que j’ai trouvés passionnants (et agréables, ça permet de sortir de son bureau!), mais aussi la réflexion pour produire des recommandations et l’opportunité de les présenter. Ce travail a été repris par le service et par une autre interne quand je suis partie. J’ai aussi pu découvrir les autres activités du service, notamment les missions de lutte contre les IST et la tuberculose, sur le terrain.Je pense que le regard d’un interne de santé publique permet de combiner sens clinique, connaissance du terrain, rigueur dans l’analyse et un certain recul, qualités bien utiles pour une démarche d’évaluation. Ce stage a donc été très formateur pour moi, et révélateur de la diversité des problématiques abordées en santé publique! »

Antoinette de Lachapelle

A la découverte de l’information médicale

« En 3ème semestre d’internat, j’ai fait mes premiers pas en information médicale, et j’ai été séduit ! Pendant mon stage, j’ai réalisé un état des lieux du codage des séjours hospitaliers en soins de suite et de réadaptation (SSR) à partir de la base de données hospitalière nationale. C’était un projet intéressant et complet car il fallait à la fois concevoir le plan d’étude mais aussi réaliser directement les analyses. J’ai ainsi pu appréhender la gestion de bases de données comme il en existe beaucoup en santé publique, mais aussi mettre en pratique les connaissances acquises en statistiques. C’est à l’ATIH, Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation, une agence dite « technique » qui travaille pour le Ministère de la Santé, que j’ai découvert le PMSI (Programme de Médicalisation des Systèmes d’information), élément clé du système de financement des établissements de santé.

J’ai beaucoup appris au sein de cette équipe très compétente aux profils variés – médecins, statisticiens, informaticiens – ce qui a enrichi mon expérience, et c’est une des forces de nos stages en santé publique. Par ailleurs, il a été très valorisant de voir qu’en tant qu’internes, nos travaux pouvaient déjà avoir des impacts à l’échelle nationale. Les résultats de mon travail ont en effet servi à l’élaboration de nouveaux contrôles qualité dans le processus de production de l’information hospitalière en SSR. Finalement, ce stage aura été pour moi révélateur des potentialités offertes par l’information médicale, et c’est avec une approche « terrain » au travers du métier de médecin DIM que j’ai souhaité compléter mon expérience. »

Jérémy Laurent

Au coeur des Etats Généraux de la Bioéthique

« J’ai particulièrement apprécié mon stage effectué à l’Espace éthique de l’Île-de-France. Dans le cadre des États généraux de la bioéthique (EGB) 2018, j’ai eu l’opportunité de m’investir dans divers travaux et activités qui m’ont permis d’étoffer mes connaissances en bioéthique, de participer à l’organisation d’événements publics (choix des thématiques, recherche d’intervenants), de perfectionner mes compétences rédactionnelles (analyse statistique et synthèse des résultats d’une enquête en ligne destinée à mieux cibler les attentes du public en amont des EGB, contribution au rapport de synthèse adressé au CCNE à l’issue des EGB) et de m’initier à la vulgarisation scientifique (réalisation de fiches pratiques).

Par ailleurs, d’autres missions ont pu m’être confiées : relecture et critique d’articles pour la Revue française d’éthique appliquée, travail de synthèse de la 8e édition de l’Université d’été « Éthique, Alzheimer et maladies neuro-évolutives », réalisation d’un entretien croisé avec deux médecins sur la thématique « santé mentale et précarité » qui a donné lieu à une contribution pour une publication de la collection des Cahiers de l’Espace éthique (« Vulnérabilités psychiques : mobiliser la société contre l’exclusion »).

De plus, les formations universitaires dispensées à l’Espace éthique (Master « Éthique, Science, Santé et Société ») sont absolument passionnantes (pluralité de regards et professions chez les étudiants et enseignants) et m’ont permis de m’initier à la conception d’enquêtes (par questionnaire en ligne ou entretiens).Dans le cadre des diverses rencontres et débats interdisciplinaires, l’interne de santé publique a une réelle plus-value dans la mesure où son expérience clinique préalable lui permet de comprendre autrement certains enjeux et de faire le lien entre les questionnements des soignants et ceux des philosophes, sociologues, historiens, etc. »

Anne-Caroline Clause

Découverte de la toxicovigilance à l’Anses

« Intéressée depuis longtemps par le champ de la santé-environnement, un stage à l’agence de sécurité sanitaire de l’environnement, de l’alimentation et du travail (Anses) était le bienvenu au cours de mon internat. J’ai été intégrée au groupe de travail de vigilance sur les toxines naturelles : toxines marines comme la ciguatera outre-mer et en Europe, intoxications à la saison des champignons, questionnements sur l’efficacité des anti-venins suite aux morsures de vipères… des sujets qui m’étaient jusqu’alors très peu familiers. Les échanges y sont pluridisciplinaires et il est particulièrement intéressant d’y voir se compléter les points de vue et connaissances des médecins de santé publique, des toxicologues et experts de domaines très pointus, et des retours d’expérience plus « terrain » des médecins des centres antipoison (CAP). Le stage permet d’ailleurs de passer une journée par semaine au CAP de Paris pour en découvrir le fonctionnement et participer à ses différentes activités dont la réponse téléphonique à l’urgence (RTU). De ces activités résulte une base de données centralisée de l’ensemble des CAP de France, ouvrant des possibilités d’études très vastes !

Mon projet de stage a porté sur les intoxications par des chenilles urticantes en France. En effet ces expositions semblent de plus en plus fréquentes et répandues géographiquement, et peuvent mener à des atteintes cutanées, oculaires ou respiratoires parfois graves ou invalidantes. J’ai ainsi pu mener une étude depuis l’élaboration du plan d’analyse et la validation des cas rapportés aux centres antipoison, jusqu’à la valorisation du projet (article en cours visant une publication dans une revue internationale), en passant par des analyses statistiques et cartographiques, de nombreux échanges avec des experts et la proposition de mesures de prévention.

La découverte d’un pan de la santé-environnement assez méconnu et pourtant transversal et passionnant ! »

Pauline Vasseur