Thèse Yves GALLIEN : Impact des opioïdes dans les urgences françaises de 2010 à 2018 : l’utilisation du système de surveillance OSCOUR

close up photo of medicinal drugs

Auteur : GALLIEN Yves

Année : 2022 

Thème : Épidémiologie et Méthodes en Recherche clinique

Sous thème : Surveillance épidémiologique

Résumé : La consommation d’opioïdes en France est restée stable au cours des 15 dernières années, avec des disparités d’évolution selon les molécules. Cependant, peu de données sont disponibles sur l’utilisation du système de santé par les patients utilisant des opioïdes. Les données des services d’urgence n’ont jamais été utilisées comme source pour étudier l’impact des opioïdes en France.

Nous avons utilisé le réseau de surveillance national OSCOUR, collectant les données quotidiennes des urgences de 93% des passages dans les urgences françaises, pour sélectionner et décrire les visites et les hospitalisations après une visite aux urgences liée aux opioïdes entre 2010 et 2018 en utilisant les codes de la Classification internationale des maladies, version 10 (CIM-10). Nous avons décrit la population d’intérêt et utilisé des régressions binomiales négatives pour identifier les facteurs significativement
associés à l’utilisation d’opioïdes tels que le sexe, l’âge, la région administrative, l’année d’admission et les codes CIM10. Nous avons également analysé les diagnostics associés.

Nous avons enregistré 34 362 visites liées aux opioïdes sur 97 892 863 visites aux urgences (36,1/100 000 visites). Celles liées aux opioïdes ont diminué de 39,2/100 000 visites en 2010 à 32,9/100 000 visites en 2018, ce qui entraîne une diminution annuelle moyenne de 2,1 % (IC95%[1,5 %-2,7 %]) après analyse multivariée. Nous avons enregistré 15 966 hospitalisations liées aux opioïdes sur 20 359 574 hospitalisations après des visites aux urgences (78,4/100 000 hospitalisations) avec une augmentation de 74,0/100 000 hospitalisations en 2010 à 81,4/100 000 hospitalisations en 2018. L’analyse des diagnostics associés permet de distinguer plusieurs populations d’intérêt.

Alors que la proportion de passages liés aux opioïdes a diminué au cours de la période considérée, la proportion d’hospitalisations a augmenté. La surveillance des passages aux urgences liés aux opioïdes est utile pour suivre des tendances et détecter rapidement des changements dans le temps.

Document : Thèse Yves GALLIEN

Thèse Pauline MARTINOT : À la croisée de l’épidémiologie, des neurosciences et de la santé publique : Études du développement du langage des enfants en âge préscolaire en France et leurs expositions à la télévision dans la cohorte française EDEN

a father and boy watching on the tv

Autrice : MARTINOT Pauline

Année : 2020 

Thème : Épidémiologie et Méthodes en Recherche clinique

Sous thème : Santé de l’enfant

Résumé : La télévision (TV) est omniprésente dans l’environnement des enfants aujourd’hui. Cependant, les études longitudinales fournissent peu de preuves sur les associations entre le développement du langage des enfants et, la quantité et le contexte de la consommation de TV.

Ces associations sont étudiées ici à partir des données de 1562 enfants inscrits dès la naissance dans la cohorte française EDEN. Les expositions analysées étaient le temps de TV quotidien (0 min; 1-30 min; 31-60 min; 61-120 min; >120min) et la fréquence de la TV allumée en fond lors d’un repas familial (jamais; parfois; souvent; toujours) aux âges de 2, 3 et 5-6 ans.

Le niveau de langage a été évalué à 2 ans à l’aide du MacArthur-Bates (CDI), à 3 ans avec des batteries NEPSY et ELOLA (Langage composite) et à 5-6 ans avec l’échelle Wechsler (QI verbal). De 2 à 5-6 ans, les associations entre le temps de TV quotidien, la TV en fond, et les scores de langage ont été évalués par régression linéaire ajustée sur un large éventail de facteurs de confusion et de covariables. Les scores linguistiques les plus faibles étaient chez les enfants regardant 2h de TV par jour, aux âges de 2, 3 et 5-6 ans. Aussi, la TV toujours allumée en fond (par opposition à jamais) était associée à un plus faible score de développement du langage à 2 ans (ß[IC 95%]: -6,4[-11,4; -1,5]), 3 ans (-0,3[-0,4; -0,1]) et 5-6 ans (-2,4[-5,4; 0,6]). En longitudinal, la TV toujours allumée en fond (par opposition à jamais) à l’âge de 2 ans était associée à un QI verbal plus faible à 5-6 ans (-4,2[-6,7 ; – 1,7]).

Les recommandations doivent tenir compte du contexte dans lequel s’inscrit l’écoute de la TV et non pas seulement de sa durée

Document : Thèse Pauline MARTINOT