Le SPI vous convie à son annuelle soirée métier sur le thème “médecin de santé publique et santé globale”.
Quand la santé dépasse les frontières… Augmentation des flux migratoires et menaces de pandémies, urbanisation et transition épidémiologique, réchauffement climatique et surveillance des maladies à transmission vectorielle, croissance et transition démographique, « brain drain » des professionnels de santé et accès aux soins… sont autant d’enjeux illustrant la complexité et la richesse de la santé globale.
Face au contexte de mondialisation, y compris des problématiques de santé, les coopérations internationales et l’approche systémique, chères au médecin de santé publique, sont de plus en plus nécessaires pour répondre à ces questions.
Quels sont la place et le rôle du médecin de santé publique dans le domaine de la santé globale? Dans quels structures ou organismes peut-il travailler ? Quelles compétences le médecin de santé publique doit-il mobiliser pour répondre à ces enjeux ?
Les invités de la soirée seront :
- Pr Arnaud Fontanet (Institut Pasteur)
- Pr Gilles Brucker (APHP Direction des Relation Internationales)
- Dr Kamel Senouci (Fondation Bill et Melinda Gates)
Jeudi 28 novembre 2019 dès 18h30 Espace Ethique Saint Louis (1 avenue Claude Vellefaux 75010) |
RETOUR SUR LA SOIREE : QUELQUES EXTRAITS
LA SANTE GLOBALE, QU’EST-CE QUE C’EST?
Dr. Brucker : « La Santé globale […] pour moi […], c’est qu’il y a une exigence que la santé est un bien mondial partagé, que chacun, où qu’il soit, quelle que soit sa condition économique, sociale, géographique, a le droit à des réponses à ses problèmes de santé. »
« En Santé globale, il faut qu’on trouve des réponses adaptées à chaque type de population. Ça passe par une volonté de réduire les inégalités autant que faire se peut. […] On est maintenant confronté à un monde […] complexe. […] Et dans la complexité de ce monde-là, vous pouvez et vous devez avoir un rôle à jouer. Il va falloir essayer de voir quel rôle pour proposer quoi. »
POURQUOI L’INTERNAT DE SANTE PUBLIQUE ?
Dr. Fontanet : « Il y a eu un moment un peu dur parce que j’aimais bien la clinique. […] Je me suis dit « je ne ferai plus de clinique » […]. Mais j’ai gagné la santé internationale, c’est-à-dire la possibilité de vivre à l’étranger […], d’être confronté à des situations de santé publique en Asie et en Afrique. »
Dr. Brucker : « Avec la Santé publique, on peut absolument tout faire ! Tout est ouvert, le monde vous est ouvert ! »
« Le médecin [de Santé publique] est dans une situation de proximité, pas forcément avec les malades, mais avec la population. Il dispose aussi […] d’une écoute et d’un crédit de confiance qui reste encore relativement important [comparativement à d’autres professions]. »
Dr. Senouci : « L’internat de Santé pub, il m’a appris une chose : c’est savoir travailler. Vraiment. Et encore maintenant, tous les jours j’utilise les capacités que j’ai acquises pendant l’internat. Ce sont des capacités de travail, […] des capacités d’analyse du problème, d’écoute des différents points de vue. »
« Vous allez parler à des administrateurs, à des environnementalistes, à des ONG, à la population… Être capable d’être au milieu de tous ces gens, et de trouver un point commun : c’est ça pour moi la Santé publique. C’est pouvoir faire quelque chose, en écoutant ce que tout le monde a dit, toutes les positions, et de trouver […] le dénominateur commun pour pouvoir développer une politique de santé. »
« Personne n’est au chômage après avoir fait Santé publique ! »
DES EXPERIENCES MARQUANTES ?
Dr. Senouci : « Dans tous les boulots que j’ai faits, que ce soit à l’OMS, à l’UNICEF, dans une ONG, ou maintenant la fondation Bill et Melinda Gates, j’ai toujours eu des côtés qui m’ont apporté beaucoup. Tous les jours, il y a des choses nouvelles, j’apprends énormément. Moi j’adore ce métier ! »
« En santé internationale, […] en dehors du boulot lui-même qui est très gratifiant, les salaires sont supérieurs par rapport aux salaires français. »
Dr. Fontanet : « Je pars 5 ans à Addis-Abeba pour monter ce projet de recherche. Là aussi, expérience très formatrice : Ethiopie, on sortait de la guerre civile, […] on arrive, il fallait construire le labo dans un site qui nous avait été dédié […]. »
« Par la recherche que j’ai menée sur le SIDA en Éthiopie et l’hépatite C en Égypte, j’ai acquis une crédibilité auprès des autorités locales. […] J’ai trouvé intéressant d’avoir cette bascule, que je devais au fait d’avoir fait de la recherche, et qui me permettait d’être un interlocuteur respecté localement pour faire de la prévention. […] C’est là où je me dis « Là j’ai été utile ! ». […] Mon rôle de chercheur a pris une autre dimension. »
/!\ Enregistrements audio disponibles pour les internes de santé publique d’Ile-de-France uniquement /!\